L'Artillerie Spéciale, puis Artillerie d'Assaut et enfin Arme Blindée et Cavalerie.

Bonjour,
voici la petite histoire des chars:
Le colonel Estienne a été mis à la tête de la nouvelle arme le 30 septembre 1916.

Il fait adopter officiellement les termes d'Artillerie Spéciale et de char d'assaut en octobre 1916.

Le camp de Cercottes est ouvert dès fin août 1916 et sera bientôt transféré à Champlieu.
Il est destiné à la réception des chars et à la constitution des équipages.

Un autre camp est créé à Châlons pour la formation initiale à la conduite.

Un 3° camp est ouvert à Marly pour les officiers et le pilotage.

Les premiers chars français (8 Schneider) arrivent à Champlieu le 17 novembre 1916.
Ils débarquent des wagons à 4 km du camp et doivent rouler pour y parvenir.
Bientôt une liaison Decauville est construite car les pannes de roulage sont trop nombreuses!
Un champ de bataille y est recréé.

Pour les unités, Joffre en avait donné les bases dès le 18 avril 1916 en s'inspirant de l'artillerie de campagne:
4 chars forment une batterie, avec 12 officiers, 16 sous officiers et 110 hommes (Schneider) ou 148 (Saint Chamond).

4 batteries forment un groupe, plusieurs groupes forment un groupement.

Le groupement est identifié par un chiffre romain, le groupe par un chiffre arabe.
Les batteries sont identifiées par un as (rappelant Artillerie Spéciale): pique= 1°, coeur= 2°, carreau= 3° et trèfle= 4°.

Chaque char est numéroté d'un chiffre romain de I à IV sur ses flancs.

La première note sur l'emploi tactique de l'AS sort le 1° janvier 17 puis le 8/2/17.

Le heaume et les canons croisés (figurant sur le fanion personnel du général Estienne) ne deviennent réglementaires que le 3 septembre 1917.

Les compagnies d'AS légères (FT17) sont créées entre octobre 17 et novembre 18.

L'appellation Artillerie d'Assaut remplacera vite celle d'Artillerie Spéciale, mais les lettres AS subsisteront.

Le 1° août 1920, les régiments d'artillerie spéciale (série 500) deviennent officiellement des régiments de chars de combat.
Ils sont alors rattachés à l'infanterie et leurs personnels deviennent des "chasseurs".

Les chars quitteront l'infanterie en 1942, année de création de l'Arme Blindée et Cavalerie.

Cette notion d'ABC est remplacée en 2009 par la Cavalerie blindée, et l'EAABC de Saumur devient l'Ecole de cavalerie.

cf: La guerre des chars, H. Ortholan.
Cordialement,
CG

Merci Crevette.

Voici des photos pour ceux à qui ces chars ne disent rien:

Voila un post intéressant sur la naissance de l'arme de combat majeur des champs de bataille...

Voici encore quelques cartes postales représentant des matériels et personnels de l'Artillerie Spéciale.

Tout d'abord le char Schneider:






Le char Renault FT17:






Les trois versions, canon de 37, TSF et mitrailleuse:



La façon à la mode de porter le béret:

On voit bien le 1° insigne des chars, la salamandre.


Les équipages en veste de cuir, casque 1919, Ruby et Vengeur:



En veste:



Les officiers dont certains sont dans la tenue de leur arme d'origine:

Super Christian pour le complément, et en voyant les officiers affecté en tenue d'origine cela laisse a penser qu'il n'y a pas d'esprit de corps?
Ce qui est certainement l'origine de la mauvaise utilisation de cette arme?

Non, c'est comme pour l'aviation, une autre arme nouvelle.
De très nombreux pilotes, Nungesser notamment, ont toujours conservé leur képi ou leur tenue d'origine.
C'est pas pour autant qu'il n'y avait pas d'esprit de corps.

Son utilisation non optimum était principalement due à son rattachement à l'artillerie, arme de l'arrière.
Un rattachement à l'infanterie par exemple aurait donné de meilleurs résultats dès le début.

Crevette a écrit:

Non, c'est comme pour l'aviation, une autre arme nouvelle.
De très nombreux pilotes, Nungesser notamment, ont toujours conservé leur képi ou leur tenue d'origine.
C'est pas pour autant qu'il n'y avait pas d'esprit de corps.

Son utilisation non optimum était principalement due à son rattachement à l'artillerie, arme de l'arrière.
Un rattachement à l'infanterie par exemple aurait donné de meilleurs résultats dès le début.

Merci pour ton éclairement, c'est sur que faire comprendre qu'une telle arme nouvelle peux faire gagner une guerre ne dois pas être chose facile.
Il y a du y avoir beaucoup de débat au sein des états major pour savoir comment l'utiliser au mieux.

Un Saint Chamond, extérieur et intérieur:











Saint Chamond toujours:

Le canon de 75 de fabrication Saint Chamond qui était monté sur les premières versions de ce char:


A comparer avec le 75 mle 1897 de la seconde version:


1° version à tourelles:




2° version à casemate:

Les photos de l'intérieur sont bluffante, j'imagine  le bruit et la chaleur à l'intérieur : une horreur.....

Gustite a écrit:

Les photos de l'intérieur sont bluffante, j'imagine  le bruit et la chaleur à l'intérieur : une horreur.....

Et tu peux rajouter l'atmosphère irrespirable due aux gaz d'échappement et aux tirs sans parler des éclats des rivets qui sautaient aux impacts des coups reçus et la peur de terminer carboniser, terreur des tankistes d'hier et d'aujourd'hui...