D’après le site de l'ambassade de France à Budapest
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Pendant de nombreuses années, les évadés français réfugiés en Hongrie se sont régulièrement réunis et ont continué à correspondre avec les Hongrois qui les avaient accueillis.
L’histoire des prisonniers de guerre français en Hongrie pendant la Seconde Guerre Mondiale est une l’illustration des liens qui ont existé entre nos deux pays, aussi bien au niveau des autorités de l’Etat que d’une population qui a fait preuve de beaucoup de générosité et de bienveillance. Une stèle commémorative a été installée en 1992 à Balatonboglar « en reconnaissance pour l’hospitalité de la Hongrie aux prisonniers de guerre français évadés des camps nazis ».
L’histoire des évadés français réfugiés en Hongrie débute en 1940 avec Jules Belamonte, qui arrive à Szombathely le 31 août, plongeant les autorités hongroises dans la plus grande perplexité. La Hongrie, alliée de l’Allemagne, n’ayant cependant jamais déclaré officiellement la guerre à la France, elle décide finalement de ne pas renvoyer les prisonniers en Allemagne et la nouvelle se propage rapidement dans les camps de prisonniers. Tout comme pour les internés polonais, il est décidé par le Ministère de la Guerre, suite à une décision d’un agent, Zoltan Bald, que les dispositions de la Convention de la Haye et de Genève relatives à l’accueil des réfugiés s’appliqueraient également aux évadés français. Le nombre de soldats arrivant en Hongrie grimpe entre 1942 et 1944, des évadés de camps ou de STO (Service du Travail Obligatoire), arrivant par centaines sont accueillis en Hongrie. Parmi les 1200 prisonniers arrivés durant cette période, certains réussissent à quitter la Hongrie pour rejoindre le Proche-Orient ou l’Afrique du Nord en passant par la Yougoslavie.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Néanmoins, à partir de septembre 1942 la dégradation de la situation militaire dans le nord de la Yougoslavie met fin à cette possibilité, un total d’environ 800 prisonniers resteront bloqués en Hongrie jusqu’au début de l’année 1945. Ils sont regroupés à Selyp (dans la forteresse de Komárom) puis à Balassagyarmat et enfin à Balatonboglar où deux hôtels et plusieurs villas leur sont affectés. Le nom de ces lieux, appelés « gyűjtőtábor » (camp de rassemblement) ou « internálótábor » (camp d’internement), ne reflète en rien la liberté dont les prisonniers ont pu bénéficier. Une bonne partie d’entre eux a même pu s’insérer humainement mais aussi professionnellement dans l’économie locale. A Balatonboglár, de nombreux souvenirs de la France sont présents, avec le drapeau français, la statue de Saint-Thérèse de Lisieux et une stèle à l’intérieur de l’église. À noter également l’étonnant épisode symbolique que fut la célébration à Balatonboglár en 1943 de la cérémonie du 14 juillet, avec prise d’armes et parade militaire devant les couleurs françaises en présence d’autorités hongroises.
Grâce à l’accueil de la population hongroise, les soldats français ont pu travailler dans différents secteurs : des usines, la restauration et services hôteliers, l’enseignement, etc. La Légation de France à Budapest a également permis l’insertion des soldats français, d’abord avec l’Ambassadeur Robert de Dampierre puis avec le Consul de France Sylvestre Nugues-Burchat, qui a permis l’établissement de divers documents officiels et non officiels pour faciliter leur séjour.
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En mars 1944, la Hongrie est envahie par les troupes allemandes et ces dernières interviennent alors pour faire arrêter les évadés français. Grâce à l’aide de la population et au refus de coopérer des autorités hongroises la plupart réussirent à se cacher. A la fin de la guerre, les Français furent rassemblés à Tura (nord-est de Budapest) pour être évacués en train vers Odessa d’où ils embarqueront pour Marseille. Cet épisode sera relaté dans Le dernier bateau d’Odessa d’Erzsébet Fuchs. S’inspirant de faits réels, l’auteur raconte les drames entourant cet exode durant lequel les soldats français devaient faire face à de nombreuses difficultés pour quitter le pays, certains avec leur femme d’origine hongroise.
Pendant de nombreuses années, les évadés français réfugiés en Hongrie se sont régulièrement réunis et ont continué à correspondre avec les Hongrois qui les avaient accueillis.
L’histoire des prisonniers de guerre français en Hongrie pendant la Seconde Guerre Mondiale est une l’illustration des liens qui ont existé entre nos deux pays, aussi bien au niveau des autorités de l’Etat que d’une population qui a fait preuve de beaucoup de générosité et de bienveillance. Une stèle commémorative a été installée en 1992 à Balatonboglar « en reconnaissance pour l’hospitalité de la Hongrie aux prisonniers de guerre français évadés des camps nazis ».