Les origines :
Dans les tranchées et avant l’apparition du casque, le nombre des blessures à la tête sont de plus en plus nombreuses (shrapnels, éclats de toutes sortes)
Le professeur Bier qui avait fait le constat d’un grand nombre de décès dus à de petits éclats, aidé du professeur Schwerd mettent au point un casque en fin 1915.
Le sthalhelm 1916 est né et l’Allemagne, seul pays dont les soldats ne sont pas encore dotés de casques d’acier, s’empresse de lancer la fabrication.
Les entretoises d’aération donneront à ce casque son surnom de ‘’casque à boulons’’ ainsi que son aspect si particulier.
Ces ergots proéminant de 15 mm servent en réalité à fixer la plaque de blindage, la stienpanze qui dévie les tirs directs (l’impact devait néanmoins secouer…)
En 1917 ce casque connait une modification de la coiffe jusqu’alors constituée de trois coussinets remplis de crin de cheval fixés par un cerclage de cuir remplacé par un cerclage en métal.
En 1918 la jugulaire est directement fixée sur ce cerclage, ce qui rend les rivets inutiles.
Cette coiffe sera modifiée en 1931 et aboutira à celle que l’on connait dans les casques 1935.
Trois mois avant la fin du conflit apparait le casque à échancrures, le modèle 1918.
Les échancrures pratiquées au niveau des oreilles limitent l’effet cloche, la résonnance lors des bombardements et permettent au soldat de mieux entendre.
Son arrivée tardive en fait un équipement que l’on voit plutôt sur les photos de la Reichswher.
A noter le camouflage prévu par la directive du 07.07.198 (N°91 666) du GQG qui prévoit trois tons (déjà) mats, saupoudré avec du sable avant séchage apposés en grandes surfaces anguleuses séparées d’un trait noir de l’épaisseur d’un doigt.
Ce camouflage ‘’cubiste’’ brise les lignes du casque et doit empêcher son repérage à 60 mètres
(un lien intéressant)http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=798&d=1&m=cubisme camouflage
Les tons, vert, ocre, brun, rouille, doivent tenir compte de la saison et au moins l’une des couleurs doit être celle la plus rencontrée dans le secteur où est affecté le soldat en prenant soin de juxtaposer les couleurs claires et foncées.
La directive précise que les quantités nécessaires à la peinture de 1000 casques sont de 5 kg de chaque vert, 5 kg d’ocre, 5 kg de brun et 2 kg de noir.
Le casque 1935 : Le casque modèle 1935 remplace le casque 1916 1916/17, 1916/18 et 1918.
Sa forme est plus compacte et plus arrondi afin de pallier aux faiblesses du modèle 1916 et ses dérivés mais il est également plus léger (le 16 pesait environ 1kg)
Il est fabriqué avec un acier au nickel, chrome et manganèse.
Ce nouveau casque facilite le tir et l’observation aux jumelles, y compris en position couchée (ce n’est pas un détail insignifiant ; n’oublions pas que bien plus tard, la France est complètement passée à coté lors de l’élaboration du catastrophique modèle 51 !)
Ce casque est d’une haute qualité de finition qui correspond à une fabrication de temps de paix.
Le nombre de casques fourni à l’armée est bien insuffisant au moins jusqu’en 1938 et l’on voit encore beaucoup de modèles précédents ‘’nazifiés’’.
Ce retard s’explique par le fait que l’Allemagne produit alors des casques pour l’exportation, notamment pour la Chine et l’Espagne.
Les éléments caractéristiques du casque modèle 35 permettant de l’identifier facilement par rapport aux modèles 35/ et 35/42 sont
-des œillets d’aération rapportés
-son bord replié à l’intérieur d’une finition impeccable
-le cerclage en aluminium (mais des casques ont bien sûr été reconditionnés) qui sera renforcé à partir de 1938.
-une forme générale plus ovale (difficile toutefois à décerner si l’on n’a pas deux casques de modèles différents à comparer en main)
-une attache de jugulaire à profil carré
Le casque 35 sort d’usine avec deux couches de peinture semi-mate (qui a tendance à se lustrer) et
deux décalcomanies (à gauche, celle propre à l’arme, à droite l’écu aux trois couleurs nationales, couleurs adoptées par décret le 14 mars 1933 en remplacement des écus régionaux visibles depuis 1921) sauf pour la SS et la W.SS dont la décalcomanie représentant des runes est apposée sur le coté droit et l’emblème national sur le coté gauche.
Les runes seraient tout à la fois les premières lettres de SchutzStaffel (échelon de protection) et le doublement de la rune Sigrune (ou Siegesrune ) signifiant Victoire.
Le symbole SS ressemble à la rune Sig (victoire, soleil) mais également la rune Eihwaz qui elle figure symbolise la mort et l’exclusion de tout espoir.
Nous reviendrons sur les insignes.
La toute
première modification du casque 35 sera une nouvelle peinture plus rugueuse et plus mate dès mars 1935.
Il est fréquent de trouver des casques 1935 ainsi repeint, souvent seulement à l’extérieur.
C’est l’occasion, à partir du 21 mars 1940 de recouvrir le Wappenschild tricolore jugé trop visible.
en effet, à partir de cette date, seul l’insigne de l’arme doit figurer sur le casque.
La coque du casque allemand de la seconde guerre est fabriquée en
5 tailles auxquelles correspondent des tailles de coiffes (voir tableaux) un marquage figure dans la coque pour indiquer cette taille ;
Les
5 fabricants sont identifiés par un marquage (voir tableau) frappé à l’intérieur de la coque (coté gauche ou nuquière)
Le casque 1940 : Le casque 1935/40 est très similaire au casque 1935 et sur les clichés d'époque il est souvent tout à fait impossible de les différentier.
Le casque 35 est un peu plus lourd que le modèle précédent, ce qui s’explique par l’utilisation d’une feuille d’acier plus épaisse au manganèse – silicium.
La principale modification visible est l’abandon de l’œillet d’aération rapporté au profit d’un perçage directement embouti à l’emboutissage de la coque et ce dans un souci de rapidité de fabrication et de coût.
Les fixations de jugulaires sont arrondis
Ce casque reçoit une peinture lisse ou semi-granuleuse mais plus foncée (le vert pomme disparait bien sûr)
En respect de la directive précitée, il n'y est appliqué qu'un seul insigne mais il semblerait que des photos d'époque montrent des casques 1940 S.S à double insignes.
La police conservera le double insignes jusqu'à la fin du conflit mais nous y renviendrons.
Le casque 1942 : Si les différences entre le casque 1935 et 1935/40 ne sont pas évidentes, il n’en va pas de même pour le casque 1942 que l’on reconnait aisément au premier coup d’œil.
Si ce modèle possède les mêmes caractéristiques que le modèle précédent, la différence de taille réside dans le bord du casque qui n’est pas replié à l’intérieur comme sur le 35 et le 40. La silhouette du casque s’en trouvé élargie.
Cette modification est bien sûr la conséquence de la recherche d’économies de rationalisation de de rapidité de production.
Nombre de ces casques sont fabriqués en refondant des modèles précédents abimés.
Si l’on excepte la police qui, comme expliqué précédemment gardera le double insignes jusqu’à la fin du conflit, le casque 1942 ne recevra qu’un seul insigne du début de sa fabrication, le 01.08.1942 au 28.08.1943 (et 01.11.1943 pour la S.S.) puisqu’ensuite les casques ne recevront plus d’insigne du tout.
Les marquages sur les modèles 42 sont généralement sur la nuquière.
Attention ! Si l’on vous propose un casque 1942 à double insignes, il sera obligatoirement bidon !
Petite remarque personnelle : si le casque 1942 est celui que l’on devrait rencontrer le plus souvent à cause de sa période de fabrication, je n’en n’ai trouvé qu’un sur les six ou sept que j’ai chinés.
La coiffe : Les coiffes, comme précisé plus haut, sont du modèle 1931 et équipent les casques du des générations précédentes (16 reconditionnés 17 et 18) dès cette date.
Au passage, il faut faire remarquer que ces casques se recontrent encore sur tous les fronts jusqu'en fin de guerre (eh oui ! Ils n'ont pas été jetés !)
Les babricants de coiffes sont:
Karl Heisler (Berlin) ce fabricant aura égalemement en charge la fabrication des coiffes de casques de parachutistes
Biedermann&Carnikow (Berlin)
F.M Müller Jr (Berlin)
Werner Heisler (Berlin) ce fabricant aussi fabriquera des coiffes de casques de parachutistes
Schuberthwerk (Braunschweig)
Le marquage du fabricant figure sur le coté droit du cerclage que ainsi que la date de fabrication.
A l'opposé, du coté gauche figure la taille.
La taille se retrouve également sur un tampon circulaire à l'extrémité d'une ''dent de loup'' à l'arrière du casque.
La coiffe du casque allemand est produite en 5 tailles, permettant d'équiper 10 tailles de coques de 52 à 61 cm.
Le casque Gladiateur:
Le casque 1933 dit de gladiateur est surtout distribué à partir de 1939.
Ce casque fabriqué en 3 parties est plus léger qu’un casque de combat (900 grammes) puisqu’il est destiné à la Luftschutz (mais aussi à d’autres organisations de défense passive et même aux usines allemandes qui y apposent souvent leur marque et il n’est pas rare de trouver de tels casques marqués de l’emblème d’une grande firme allemande.
Il est généralement peint en bleu dit azur ou en noir satiné.
Si un prix figure souvent dans ce type de casque, c’est tout simplement parce que les civils intégrés dès le 02.04.1943 dans la Luftschutz sur l’exigence de Göring devaient, au titre de leur contribution à l’effort de guerre, payer eux-mêmes leur casque.
Ce casque a été simplifié au cours du conflit.