Après l'intérim de Borghese, un nouveau commandant est à la têtede la Xa MAS : le capitaine de frégate Ernesto Forza. Un plan
minutieux est mis au point par les deux hommes pour forcer le port
égyptien d'Alexandrie.
UN SLC : Siluro Lenta Corse : torpille à course lente, automotrice, avec la charge explosive à l'avant. Appelées aussi maiale, cochons.
Trois équipes d'opérateurs sont mises sur pied, des équipages expérimentés et bien entraînés, avec un équipement de plongé
méticuleusement préparé. Il s'agit des SLC suivantes :
SLC 221 : lieutenant de vaisseau Luigi Durand de la Penne /chef scaphandrier Emilio Bianchi ;SLC 222 : capitaine des armes navales Vincenzo Martelotta / chef scaphandrier Mario Marino ;
SLC 223 : capitaine du génie naval Antonio Marceglia / sous-chef scaphandrier Spartaco Schergat.
les couleurs correspondent aux parcours sur la carte.Deux équipes de réserve sont prévues en cas de défaillance. Le sous-marin choisi pour cette mission est le Scirè commandé
par Borghese. Il quitte la rade de la Spezia le 3 décembre 1941. Durant la nuit, un chaland s'arrime au submersible pour transborder
les trois SLC ainsi que les opérateurs. Le 9 décembre, le Scirè accoste sur l’île de Léros, dans une crique discrète, à l’abri
des regards afin d'effectuer les dernières mises au point.
Le 13 décembre, le sous-marin repart direction Alexandrie. Dans la nuit du 18 au 19, les trois SLC avec leur équipage respectif
quittent le submersible : l'opération de sabotage peut commencer.
Les SLC profitent de l'opportunité de l'ouverture du barrage protégeant l'accès à la rade pour s'engouffrer dans le sillage de trois destroyers britanniques rentrant au port.
Le SLC 221 (de la Penne/Bianchi) se faufile parmi les navires de guerre français internés lors de l'armistice de 1940 pour s'approcher de sa cible : le HMS Valiant. Durant de la Penne ayant perdu son second réussit avec beaucoup de peine à
placer la charge explosive sous la quille du navire. Remontant à la surface, il est cueilli par une rafale de fusil-mitrailleur et capturé.
Il retrouve son équipier, Emilio Bianchi, contraint d'émerger en raison du dysfonctionnement de son appareil respiratoire
Interrogés, ils refusent de dévoiler l'emplacement de la charge et son enfermés à fond de cale. Dix minutes avant le déclenchement de l'explosion, de la Penne demande à parler au commandant du navire, le capitaine de vaisseau Charles Morgan, et lui annonce l'imminence de la déflagration. Il fait évacuer le cuirassé quand vers 6h30 retentit l'explosion, provoquant une déchirure de 25 m sous la coque. Le navire gîte sur bâbord, il restera immobilisé de longs mois.
Pendant ce temps, le SLC 223 de l'équipage Marceglia/Schergat sedirige vers sa cible : le HMS Queen Elizabeth . Lesopérateurs fixent la charge sous la quille et remontent à lasurface. Ils abandonnent le SLC qu'ils coulent avec leurs appareils respiratoires. Le cuirassé explose à 6H25, il ne pourra plusreprendre la mer. Quant à Marceglia et Schergat, se faisant passer pour des marins français, ils arrivent à rejoindre la Rosette où
ils se feront arrêter par la police égyptienne dont l'attention a été attirée par l'argent en possession des opérateurs. Les services secrets italiens (SIM) n'ont pas jugé utile de leur signaler que la livre anglaise n'est plus en circulation en Égypte.
Quant à l'équipage du dernier SLC, le 222 de Martellotta et Marino, après avoir décidé de placer la charge explosive sous un croiseur
léger, il décide de la placer sous le pétrolier norvégien Sagona.L'explosion endommage le contre-torpilleur Jervis amarré à
couple du pétrolier. Les deux opérateurs sont capturés peu après.
Le Scirè retrouve son port d'attache le 29 décembre 1941.
Six hommes déterminés ont réussit un exploit retentissant en détruisant et immobilisant deux cuirassés, faisant basculer la suprématie navale dans le camp italien. Cependant, Supermarina n'a pas profité de cette occasion pour exploiter son avantage numérique.
Tous les opérateurs seront décorés de la Medaglia d'Oro al Valore Militare. C'est Charles Morgan en personne qui accrochera
la médaille à Durant de la Penne, libéré après l'armistice du 8 septembre 1943. Il rejoindra Mariassalto, l'unité des nageurs
de combat et des moyens d'assaut navals de l'Italie cobelligérante.
ALEX