Aprés la pseudo-scission de la Slovaquie de la veille, l'Allemagne envahit la Bohème-Moravie: la Tchécoslovaquie a cessé d'exister, avec l'approbation des "garants" qu'étaient la France et la Grande-Bretagne. L'ensemble de la presse, à l'exeption de L'Humanité, se félicite du coup de force nazi qui offre à Hitler "20 000 mitrailleuses, 2 200 canons de tous calibres, 1 800 canons antichars, 600 chars d'excellente qualité (qui deviendront des PZ 35T, ou PZ 38T chers à Rommel entre-autre), 750 avions, 1 500 000 fusils, 30 000 chevaux" selon Gauché, chef du 2° bureau français. Notre milieu de la finance ne voulant être en reste,la Banque de France et la Banque de Grande-Bretagne offrirent à la mariée, via la BRI, l'or, et les devises de la Banque de Tchécoslovaquie qu'elles avaient en dépot( soit 6 millions de£: 25 tonnes); prélude à la livraison de l'or de la Banque d'Espagne à Franco, alors que jusque là des "problèmes juridiques" avaient empéché la restitution à son détenteur légitime: la République espagnole.Il faut dire que la BRI n'en était pas à son coup d'essai, puisque, de la même façon, avait été donné au Reich l'or de la Banque d'Autriche après l'Anschluss. Et pendant ce temps là, notre gouvernement et son chef d'état major précisent bien que "moins nous interviendrons dans cette crise, mieux ça vaudra". La principale conséquence de cette invasion sera la transformation du Comité France-Allemagne, devenu un peu trop indécent, par le Centre Economique Franco-Allemand (mais les affaires continuent quand même: 500 000 tonnes de fer mensuelles par exemple ce qui représente 2/3 de l'acier employé chez Krupp!!!). Et l'on va vers la suite qui n'est pas triste pour tout le monde. Amitiés .Bernard