Bonjour,
dernière acquisition, ce billet enjoignant le sieur Babou de la ville de Bourges à loger une douzaine de cavaliers du régiment Commissaire Général, et les conditions de nourriture et de fourrage:
Billet au format 26x18.
Voici l'historique de ce régiment (qui deviendra en 1805 le 3° Régiment de Cuirassiers, Esclainvilliers Cavalerie) selon
le général Suzanne:
Ce régiment, depuis son institution, a toujours occupé le 3e rang.
Il a été formé par le marquis d'ESCLAINVILLIERS, qui en reçut commission le 15 octobre 1645, avec trois compagnies
anciennes et trois compagnies nouvelles.
Il porta d'abord le nom de son mestre de camp.
Dès l'année 1646, il sert à l'armée de Flandre au siège de Courtrai, et il suit le maréchal de GRAMONT dans sa marche sur Anvers.
En 1647, il est au secours de Landrecies, à la prise de Dixmude, de La Knoque, de Nieudam, de L'Écluse et de Lens ; en 1648, au siège d'Ypres et à la bataille de Lens.
Il met en déroute la cavalerie lorraine les 10 et 23 juin 1649, fait le siège de Cambrai et contribue à la prise de Condé et de Maubeuge.
En 1650, il marche au secours de Guise ; il se signale au siège et à la bataille de Rethel.
Employé en Flandre en 1651, il se trouve au combat de cavalerie livré entre Cambrai et Douai, et au secours de Dunkerque et de Vervins.
En 1652, il est au combat d'Étampes et à celui du faubourg Saint-Antoine. Il charge dans la rue de ce nom, franchit les barricades, se trouve enveloppé et se dégage. Après la défaite des rebelles, il va finir la campagne en Lorraine.
En 1653, il assiste au siège de Bellegarde en Bourgogne, puis à ceux de Rethel, de Mouzon, et de Sainte-Menehould en Champagne.
Un brevet du 25 mai 1654 établit le marquis d'ESCLAINVILLIERS commissaire général de la cavalerie, à titre provisoire et sans préjudice de l'avenir.
Le régiment se trouve cette année au siège de Stenay, à l'attaque des retranchements d'Arras et à la prise du Quesnoy.
Il est en 1655 au siège de Landrecies.
Dans un fourrage, le 1er juillet, il défait quatre escadrons croates et leur enlève 80 prisonniers ; dans un autre combat, le 5 juillet, il met en déroute 800 chevaux et ramène 200 prisonniers.
Il achève cette campagne aux sièges de Condé et de Saint-Ghislain, et le marquis d'ESCLAINVILLIERS devient commissaire général définitif par brevet d'avril 1656 érigeant cette charge en office de la couronne comme celles du colonel général et du mestre de camp général.
D'ESCLAINVILLIERS mourut en décembre, perdu de débauche, de vin et de femmes, prétend BUSSY-RABUTIN, et il fut remplacé le 7 février 1657 par LA CARDONNIÈRE, une créature du cardinal MAZARIN, toujours d'après le même témoignage.
Il ne faisait pas
bon dans ce temps là plus qu'aujourd'hui se trouver sur le chemin de certains ambitieux atrabilaires.
Le fait est que d'ESCLAINVILLIERS avait perdu une jambe au service de son pays et n'en montait pas moins à cheval, et que LA CARDONNIÈRE était un excellent officier de fortune, qui était à ce moment mestre de camp lieutenant du régiment de cavalerie de Son Éminence, et qui commandait en chef la cavalerie de l'armée employée en Italie
Il n'y eut donc pas ici changement de régiment en même temps que de titulaire de la charge.
LA CARDONNIÈRE n'avait pas un régiment dont il fût le propriétaire.
MAZARIN paya probablement le régiment d'Esclainvilliers aux héritiers du défunt.
Quant au régiment de Son Éminence, il fut donné au comte de LA FEUILLADE, et il continua de servir en Italie, sans changer le titre sous lequel il était connu.
Commissaire général a fait les campagnes de 1656 et 1657 en Flandre et Champagne.
On le trouve aux sièges de Condé et de Saint-Ghislain, à ceux de Montmédy et de Saint-Venant, au secours d'Ardres et à la reprise de Mardick.
En 1658, il est à la bataille des Dunes, et il contribue à la conquête de Dunkerque, Bergues, Furnes, Audenarde, Menin et Ypres.
Commissaire général subit comme les autres les vicissitudes par lesquelles passèrent les corps de la cavalerie depuis la paix des Pyrénées jusqu'à la guerre de Hollande.
Rétabli momentanément le 5 décembre 1665, il prit part en 1667 à la conquête de Bergues, Furnes, Armentières, Courtrai et Audenarde.
Le maire de Bourges à cette époque était GOUGNON Jacques, maire en 1666-1667.
Ce billet est signé du Sieur Pecquot, Receveur-Général à Bourges.
cf: Ancestramil et HISTOIRE DE LA CAVALERIE FRANÇAISE par le Général Suzanne, librairie J. Hetzel et Cie – Paris 1874
TOME 2 - Pages 24-33
Liste des
Maires de Bourges sous l'Ancien Régime.
Sur le Sieur
Pecquot, receveur général.
Cordialement,
CG