Bonjour,
pour poursuivre sur ce petit char, je reprends cet éclaté paru dans le 3° tome de La guerre du Droit:
Le train de roulement et la suspension:
La caisse:
L'intérieur:
Un réducteur:
Moteur ouvert:
Moteur, embrayage et boite ouverts:
Maintenant on passe aux appellations de ce char.
FT 17 n'a jamais été un terme employé durant la guerre, c'est une appellation nettement postérieure.
A l'époque ce petit char a été nommé de différentes façons:
- automitrailleuse à chaînes
- char léger Renault
- char mitrailleur de type Renault
- char léger Renault type 1917
- char Renault 1917
- char 18 HP (notamment dans la notice d'entretien)
- char type FT
Ce sont là toutes les appellations qui ont été écrites en cours de guerre, à aucun moment on ne voit FT 17.
FT est tout simplement le groupe de lettres qui est en cours chez Renault pour ce véhicule, car tous les véhicules de la marque sont désignés par un groupe chronologique de deux lettres.
Le véhicule qui a immédiatement suivi le char léger n'est autre que le camion FU, un porte chars.
FT ne veut donc pas dire Faible Tonnage comme on peut le lire ici et là.
On peut également lire parfois FT 18 en raison de son moteur de 18 chevaux (18 Horse Power), mais ce n'est en aucun cas une appellation officielle.
Renault n'était pas chaud du tout pour faire un char à l'époque car il n'y croyait pas, du moins il en était ainsi de 20 décembre 1915 lors de la première entrevue avec le colonel Estienne.
Il a finalement été convaincu par l'invention d'un nouveau type de train chenillé qui évitait d'utiliser le brevet déposé par les américains de la The Holt Compagny.
C'est la Section Technique du service automobile qui a fait ce nouveau brevet et l'a mis à disposition de Renault.
Les principales différences de ce train rouleur sont d'une part que la chenille est "prenante", et d'autre part qu'il dépasse sur l'avant de la caisse.
On peut voir en effet que le train de roulement Caterpillar, qui est uniquement porteur, des Schneider et Saint Chamond a des patins de chenille absolument plats, alors que ceux du FT ont une arête perpendiculaire qui mord le terrain.
Et que les trains de roulement de ces mêmes chars sont très courts et s'arrêtent bien avant l'éperon de la caisse.
Passons maintenant aux unités de chars légers FT.
Les unités AS (Artillerie Spéciale) Renault sont créées le 1° octobre 1917.
Les compagnies sont numérotées dans le système de l'artillerie, de 300 à 393.
Ces compagnies sont regroupées par 3 dans des BCL, Bataillons de Chars Légers.
Il existait ainsi 30 BCL.
En mai 1918 ces unités sont réorganisées, et elles sont regroupées dans des RAS, Régiments d'Artillerie Spéciale.
Ces RAS sont numérotés de 500 à 509, toujours selon le système de l'artillerie.
Seuls les RAS de 500 à 507 ont participé au combat.
On a ainsi un régiment RAS qui comprend 3 BCL (du 1° au 27° BCL).
Les 3 derniers BCL, 28°, 29° et 30° sont autonomes.
Chaque BCL comprend 3 AS (compagnies) allant de l'AS 301 à l'AS 393.
Chaque AS comporte un char canon 37mm SA18 (Semi-Automatique) de commandement et un char signal de commandement.
Ensuite viennent 3 sections de combat qui comportent chacune un char canon de commandement et 2 chars canon plus 2 chars mitrailleuse.
Ces 4 derniers chars sont répartis en demi-section d'un char de chaque type chacune.
On a en plus une Compagnie d'Echelon (CE) avec 3 chars canon et 2 chars mitrailleuse "de manoeuvre et de remplacement", plus 2 autres chars canon et 1 char mitrailleuse destinés au ravitaillement et au dépannage.
Le 15 septembre 1918 viendra s'y ajouter un char 75 BS à canon de 75mm (récupéré sur des chars Schneider réformés), mais ils ne verront certainement pas les combats car ils ne seront pas livrés à temps.
Rôle des chars:
- accompagner la progression de l'infanterie.
- créer des brèches dans les réseaux de barbelés.
Le char canon a en plus le rôle de détruire des défenses faiblement fortifiées comme les nids de mitrailleuses.
Le char mitrailleuse a celui de couvrir le char canon de ses feux, d'empêcher l'infanterie ennemis de le prendre à parti, mais aussi de mitrailler les tranchées en enfilade.
Commandes et livraisons des chars FT:
- le 5 février 1917 sont commandés 1000 chars, commande suspendue le 29 avril puis rétablie le 12 mai.
On commence par fabriquer une présérie de 150 chars mitrailleurs en acier doux (donc peu blindés) car destinés uniquement à l'entrainement des équipages.
- 3 de ces chars sont livrés en septembre.
- 18 suivent en octobre.
- 21 en novembre.
- 40 en décembre.
- 32 en janvier 18.
- 35 en février.
- le tout dernier en mars 1918.
Pour la véritable série de 1000 chars, le général Pétain la définit en 650 chars canon et 350 chars mitrailleuse.
Ensuite d'autres commandes seront passées:
- Renault devra fournir 1000 autres chars.
- Schneider via sa filiale SOMUA devra en fournir 300.
- Delaunay-Belleville 300.
- 1800 autres sont commandés à des usines en Amérique.
En fait, ce seront "seulement" 1500 chars Renault qui participeront aux combats dans des unités françaises, dont 485 seront perdus, détruits ou simplement irréparables, soit près du quart des effectifs!
A suivre...