Le
Corps expéditionnaire canadien (CEC) est une armée formée par le Canada
pour servir outre-mer pendant la PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. En août
1914, le Canada offre à la Grande-Bretagne, qui accepte, d'envoyer un
corps expéditionnaire d'abord fixé à 25 000 hommes. En fait, c'est un
premier contingent de 31 000 hommes, dont bon nombre sont nés en
Grande-Bretagne, qui s'embarquent pour l'Angleterre en octobre 1914. La
taille de la force mobilisée augmente sans cesse. La première division
canadienne se rend en France au début de 1915. Un corps canadien formé
de deux divisions y est établi plus tard la même année, et le CEC
atteint son plein effectif de quatre divisions en 1916. Une cinquième
division est formée en Angleterre, mais, en raison des difficultés de
renfort escomptées, seuls son groupe d'artillerie divisionnaire et
certaines unités spéciales sont envoyés sur le théâtre des opérations.
Outre
le Corps d'armée canadien, le CEC comprend la brigade de cavalerie
canadienne, qui se bat aussi en France; les troupes ferroviaires
canadiennes qui, en plus d'être actives sur le front occidental, servent
d'unité de génie au Moyen-Orient; le Corps forestier canadien qui coupe
du bois en Grande-Bretagne et en France; et des unités spéciales qui
opèrent dans la région Caspienne, dans le nord de la Russie et dans
l'est de la Sibérie.
Nous défendrons le précieux joyau de la Liberté
Le
Corps expéditionnaire canadien est maintenu par enrôlement volontaire
jusqu'à l'adoption, en 1917, de la Loi du SERVICE MILITAIRE qui
introduit la conscription. Au total, 619 636 officiers et hommes
serviront dans le CEC, dont 142 588 seront enrôlés en vertu de la Loi du
service militaire; et 424 589 hommes se rendront outre-mer. En juillet
1918, le CEC atteint sa force maximale, avec 388 038 militaires de tous
grades. Entre 1914 et 1920, les pertes, toutes causes confondues, seront
de 59 544 militaires de tous grades (sauf les Canadiens qui périrent
dans le Royal Flying Corps, le Royal Naval Air Service, la Royal Air
Force et autres forces alliées).
Grenadiers du C.E.C. [Corps Expéditionnaire canadien] dans une tranchée à Armentières, en France.
Durant
la guerre, le contrôle canadien sur le Corps expéditionnaire canadien
s'accroît constamment car, au début, son statut est vague dans l'esprit
des autorités militaires britanniques. Après l'établissement du
MINISTÈRE DES FORCES ARMÉES OUTRE-MER canadien à Londres en 1916, la
nature nationale du corps est pleinement établie. La formation des
Canadiens en Angleterre devient une responsabilité entièrement
canadienne.
La bataille de la crête de Vimy, 9-12 avril 1917
En
1917, un premier officier canadien, sir Arthur CURRIE, devient
commandant du Corps canadien. En 1918, il est officiellement reconnu que
l'organisation et l'administration internes de la force canadienne
relèvent des autorités canadiennes, tandis que la direction des
opérations sur le terrain demeure la compétence du commandant en chef
britannique. À la fin de la guerre, le CEC, qui était perçu en 1914
comme un contingent colonial régi par la loi sur l'armée britannique,
est devenu, dans les faits, une armée nationale canadienne.
Sergent du Fort Garry Horse, Corps expéditionnaire canadien, 1916.
Fantassin
du Corps expéditionnaire canadien en France, en 1915-1916Durant les
premières années de la guerre, les soldats du Corps expéditionnaire
canadien portaient la tunique kaki du modèle canadien adopté en 1903.
Les insignes sur la casquette et le col prenaient la forme d'une feuille
d'érable. Le fusil canadien Ross armait les soldats. Cette arme était
longue et pesante et ne fonctionnait pas bien lors qu'elle devenait sale
ou mouillée. Une bonne partie de ces distinctions disparurent en 1916
quand le CEC fut doté de casques en fer, de fusils Lee-Enfield et
d'uniformes selon le modèle britannique.
Bilan HumainComparée
à l'effort total industriel et militaire fourni par les principaux
belligérants, la contribution du Canada semble faible. Cependant,
compte tenu de sa population, alors inférieure à huit millions, et de
son expérience militaire, presque inexistante en 1914, l'effort qu'il a
consenti est considérable. Il est de plus très coûteux humainement :
212 688 pertes au 11 novembre 1918, dont 53 216 morts et mourants dans
l'armée de terre seulement. Ces chiffres disent l'immensité de
l'effort, mais ils ne traduisent pas du tout le courage et l'abnégation
consentis par les volontaires, qu'ils y soient restés ou qu'ils en
soient revenus.
Divers sources internet