Militaria Les Héros Oubliés
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La collection est l’un des supports de l’Histoire Léon Schreurs Soldat Belge 1er GM Index10
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 Léon Schreurs Soldat Belge 1er GM

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Gustite
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MessageSujet: Léon Schreurs Soldat Belge 1er GM   Léon Schreurs Soldat Belge 1er GM Icon_minitimeMar 1 Nov 2011 - 22:10

Voici l'histoire d'un anonyme qui a fait son "devoir" jusqu'au bout :

L'exploit de Léon Schreurs raconté par A. Fuglister

(Extrait de Louvain ville martyre, par A. Fuglister, pp.25-29, Edit. Deflandre, Paris et Londres 1916.

A une heure après midi les artilleurs postés avec leurs deux canons au Pont de Tivoli (1) voient enfin l’ennemi s’avancer.

Calmement, le capitaine donne ses ordres ; les dernières dispositions sont prises et lorsque l’ultime instant arrive, les deux pièces qui attendaient là depuis le matin déchaînèrent l’ouragan de mort. Puis les avant-trains furent amenés, et tout s’opéra comme à la manœuvre. Les canons accrochés, chacun sauta à sa place, et les attelages en tourbillon filèrent, ventre à terre, vers la ville, et disparurent au coin de la rue prochaine….

Un brusque silence avait suivi les deux coups de canon auxquels l’ennemi ne répondit pas. Ces deux détonations firent croire aux habitants cachés dans leurs maisons que les Belges, avant de quitter ce dernier point de défense avaient fait sauter le pont.

Il n’en était rien cependant.

Sur la chaussée de Tirlemont, soudain abandonnée et maintenant déserte à ce qu’il semble, quelques éclaireurs allemands avancent, le fusil en arrêt, s’abritant dans les encoignures des portes closes. Des civils effarés s’enfuient subitement de leurs maisons ; éperdus, ne sachant plus quel parti prendre ils quittent leurs habitations au moment précis où pour eux il y a le plus de danger de se trouver dans la rue. Quelques coups de fusils saluent leur fuite, car dès qu’ils remarquent quelque chose d’insolite, les éclaireurs tirent et se jettent à plat ventre. La couleur grise de leurs uniformes les fait presque se confondre avec le sol.

Maintenant toutes les rues sont vides, semblent mortes. Rien ne bouge, pas un souffle dans l’air surchauffé. L’angoisse est horrible.

Tout à coup la fusillade éclate, rageuse, nourrie. Les balles sifflent et vont cribler les façades des maisons de la Porte de Tirlemont.

Il est alors deux heures après-midi.

Un petit soldat belge – le dernier – un humble petit lignard du 6e est resté tout seul à la Porte de Tirlemont. Non pas que ses compagnons l’aient abandonné ; mais entêté, n’écoutant pas les bourgeois eux-mêmes, qui une demi-heure auparavant l’exhortaient à s’en aller pendant qu’il en était temps encore, il est demeuré.

Qui dira jamais ce qui se passa dans l’âme de cet obscur héros ?

Si une hésitation ne fut jamais permise à un homme, ce fut sûrement lorsque ce modeste lignard vit s’éloigner ses derniers compagnons. Mais voilà : il est resté, simplement parce qu’il estimait que c’était son devoir de rester.

Seul, sur cette grande chaussée, il n’a désormais à compter que sur lui-même. Le vide s’est fait autour de lui, et à 200 mètres surgissent déjà les premiers Allemands.

Embusqué derrière une borne postale plantée au coin de la Porte de Tirlemont, le brave Belge tire ses dernières cartouches. Il lui en reste encore huit, et à ceux qui tout à l’heure le suppliaient de partir, il a juré que huit Allemands tomberaient……La fusillade crépite et résonne dans les rues désertes. Soigneusement il vise et, à chaque coup un ennemi roule à terre. D’autres Prussiens surgissent, se couchent à terre, et tirent comme des enragés ; furieux d’être arrêtés, des officiers injurient leurs soldats.

Mais le petit lignard ne se laisse pas troubler par leur nombre ; il tire toujours sans fièvre. Sachant bien qu’il n’y a plu de salut pour lui, que c’en est fait, il n’est pas pressé de mourir, et tient ses ennemis au bout de son fusil.

Autour de lui les balles pleuvent, sifflent, ricochent, s’abattent serrées.

Cela dure peut-être un quart d’heure……

Frappé de plusieurs balles, le petit soldat, déjà blessé, s’effondre enfin, face à l’ennemi n’ayant pu remplir sa promesse car il n’a tué que cinq Allemands. Il lui restait encore trois cartouches, lorsque la mort le coucha au poste qu’il n’avait pas voulu abandonner…

Héroïque petit Belge, tu es tombé pour ta Patrie. De toutes, tes faibles forces, tu as voulu faire ton devoir jusqu’au bout. Tu t’es obstiné à lutter seul contre cette horde jusqu’au dernier souffle. Ton cœur de vrai patriote se soulevait de désespoir en voyant l’ennemi envahir ta Patrie, et tu n’as pas voulu survivre à cette iniquité.

Héros de Liège et de Tirlemont, tu es venu mourir à Louvain, ne pouvant supporter plus longtemps d’être chassé plus loin dans ton pays, toujours plus loin…

De cette suprême défense d’un petit soldat de 25 ans, il ne subsiste pas, comme on le penserait d’abord, seulement la folie héroïque de l’avoir tentée ; cet acte reste un de ces exemples de courage et d’abnégation, qui, dès les premiers jours de l’envahissement, révélèrent au monde entier comme la quintessence même de l’âme de l’armée belge, rassemblée d’un seul élan autour de son Roi, pour sauvegarder l’indépendance du territoire.

Et je forme le vœu que, pour ne pas laisser se perdre les fruits de tels exemples, pour en conserver un souvenir que les générations futures entretiendront pieusement parmi les monuments qui seront élevés, il en soit dressé un, dont la place est à la chaussée de Tirlemont. Il devra être dédié à la mémoire des héros belges tombés devant Louvain.

_________________
Salutations amicales
Didier
«Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit: à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit.»NAPOLEON
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