Militaria Les Héros Oubliés
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 Léon Schreurs Soldat Belge

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Gustite
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Gustite


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Léon Schreurs Soldat Belge   Empty
MessageSujet: Léon Schreurs Soldat Belge    Léon Schreurs Soldat Belge   Icon_minitimeJeu 27 Déc 2012 - 11:23

Bonjour,
Voici l'histoire d'un anonyme qui a fait son "devoir" jusqu'au bout :

L'exploit de Léon Schreurs raconté par A. Fuglister

(Extrait de Louvain ville martyre, par A. Fuglister, pp.25-29, Edit. Deflandre, Paris et Londres 1916.

A une heure après midi les artilleurs postés avec leurs deux canons au Pont de Tivoli (1) voient enfin l’ennemi s’avancer.

Calmement,
le capitaine donne ses ordres ; les dernières dispositions sont prises
et lorsque l’ultime instant arrive, les deux pièces qui attendaient là
depuis le matin déchaînèrent l’ouragan de mort. Puis les avant-trains
furent amenés, et tout s’opéra comme à la manœuvre. Les canons
accrochés, chacun sauta à sa place, et les attelages en tourbillon
filèrent, ventre à terre, vers la ville, et disparurent au coin de la
rue prochaine….

Un brusque silence avait suivi les deux coups de
canon auxquels l’ennemi ne répondit pas. Ces deux détonations firent
croire aux habitants cachés dans leurs maisons que les Belges, avant de
quitter ce dernier point de défense avaient fait sauter le pont.

Il n’en était rien cependant.

Sur
la chaussée de Tirlemont, soudain abandonnée et maintenant déserte à ce
qu’il semble, quelques éclaireurs allemands avancent, le fusil en
arrêt, s’abritant dans les encoignures des portes closes. Des civils
effarés s’enfuient subitement de leurs maisons ; éperdus, ne sachant
plus quel parti prendre ils quittent leurs habitations au moment précis
où pour eux il y a le plus de danger de se trouver dans la rue. Quelques
coups de fusils saluent leur fuite, car dès qu’ils remarquent quelque
chose d’insolite, les éclaireurs tirent et se jettent à plat ventre. La
couleur grise de leurs uniformes les fait presque se confondre avec le
sol.

Maintenant toutes les rues sont vides, semblent mortes. Rien
ne bouge, pas un souffle dans l’air surchauffé. L’angoisse est
horrible.

Tout à coup la fusillade éclate, rageuse, nourrie. Les
balles sifflent et vont cribler les façades des maisons de la Porte de
Tirlemont.

Il est alors deux heures après-midi.

Un petit
soldat belge – le dernier – un humble petit lignard du 6e est resté tout
seul à la Porte de Tirlemont. Non pas que ses compagnons l’aient
abandonné ; mais entêté, n’écoutant pas les bourgeois eux-mêmes, qui une
demi-heure auparavant l’exhortaient à s’en aller pendant qu’il en était
temps encore, il est demeuré.

Qui dira jamais ce qui se passa dans l’âme de cet obscur héros ?

Si
une hésitation ne fut jamais permise à un homme, ce fut sûrement
lorsque ce modeste lignard vit s’éloigner ses derniers compagnons. Mais
voilà : il est resté, simplement parce qu’il estimait que c’était son
devoir de rester.

Seul, sur cette grande chaussée, il n’a
désormais à compter que sur lui-même. Le vide s’est fait autour de lui,
et à 200 mètres surgissent déjà les premiers Allemands.

Embusqué
derrière une borne postale plantée au coin de la Porte de Tirlemont, le
brave Belge tire ses dernières cartouches. Il lui en reste encore huit,
et à ceux qui tout à l’heure le suppliaient de partir, il a juré que
huit Allemands tomberaient……La fusillade crépite et résonne dans les
rues désertes. Soigneusement il vise et, à chaque coup un ennemi roule à
terre. D’autres Prussiens surgissent, se couchent à terre, et tirent
comme des enragés ; furieux d’être arrêtés, des officiers injurient
leurs soldats.

Mais le petit lignard ne se laisse pas troubler
par leur nombre ; il tire toujours sans fièvre. Sachant bien qu’il n’y a
plu de salut pour lui, que c’en est fait, il n’est pas pressé de
mourir, et tient ses ennemis au bout de son fusil.

Autour de lui les balles pleuvent, sifflent, ricochent, s’abattent serrées.

Cela dure peut-être un quart d’heure……

Frappé
de plusieurs balles, le petit soldat, déjà blessé, s’effondre enfin,
face à l’ennemi n’ayant pu remplir sa promesse car il n’a tué que cinq
Allemands. Il lui restait encore trois cartouches, lorsque la mort le
coucha au poste qu’il n’avait pas voulu abandonner…

Héroïque
petit Belge, tu es tombé pour ta Patrie. De toutes, tes faibles forces,
tu as voulu faire ton devoir jusqu’au bout. Tu t’es obstiné à lutter
seul contre cette horde jusqu’au dernier souffle. Ton cœur de vrai
patriote se soulevait de désespoir en voyant l’ennemi envahir ta Patrie,
et tu n’as pas voulu survivre à cette iniquité.

Héros de Liège
et de Tirlemont, tu es venu mourir à Louvain, ne pouvant supporter plus
longtemps d’être chassé plus loin dans ton pays, toujours plus loin…

De
cette suprême défense d’un petit soldat de 25 ans, il ne subsiste pas,
comme on le penserait d’abord, seulement la folie héroïque de l’avoir
tentée ; cet acte reste un de ces exemples de courage et d’abnégation,
qui, dès les premiers jours de l’envahissement, révélèrent au monde
entier comme la quintessence même de l’âme de l’armée belge, rassemblée
d’un seul élan autour de son Roi, pour sauvegarder l’indépendance du
territoire.

Et je forme le vœu que, pour ne pas laisser se perdre
les fruits de tels exemples, pour en conserver un souvenir que les
générations futures entretiendront pieusement parmi les monuments qui
seront élevés, il en soit dressé un, dont la place est à la chaussée de
Tirlemont. Il devra être dédié à la mémoire des héros belges tombés
devant Louvain.

_________________
Salutations amicales
Didier
«Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit: à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit.»NAPOLEON
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