Décembre 1941, la LVF est aux portes de Moscou

Hiver 1941, la LVF combat aux portes de Moscou
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Lorsque débute l’opération Barbarossa le 22 juin 1941, les partis de la Collaboration soutenus par Otto Abtetz, adressent des demandes aux autorités militaires allemandes pour la mise sur pied d’une unité combattante. Ces partis sont :
- le PPF (Parti Populaire Français) de Jacques Doriot ;
- le RNP (Rassemblement National Populaire) de Marcel Déat ;
- le MSR (Mouvement Social Révolutionnaire)  d’Eugène Deloncle ;
- le Parti Franciste de Marcel Bucart ;
- la Ligue Française de Pierre Constantini ;
- le Front Franc de Pierre Boisssel ;
- le PFNC (Parti Français National Collectiviste) de Pierre Clémenti.
Le 7 juillet, un comité central siégeant 12 rue Aubert à Paris est créé regroupant les principaux responsables de ces partis afin d’éviter que l’initiative de l’entreprise ne revienne à Doriot.
Le 8 juillet, les premiers bureaux de recrutement ouvrent leurs portes

Le 15 juillet, Hitler accepte avec réticence la création de la Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme. Les statuts  sont publiés le 17 juillet, la LVF est une association loi de 1901 et donc ne dépend pas du gouvernement de Vichy. Le commandement de la future unité est confié au colonel Roger Labonne, officier de réserve, né en 1881 (60 ans en 1941). Les volontaires doivent combattre sous l’uniforme allemand avec comme signe distinctif un écu tricolore peint sur le casque et en tissu sur la manche droite.
Les premiers volontaires arrivent à la caserne Borgnis-Desbordes de Versailles, le 27 août. La visite médicale est très sévère. Sur 1679 volontaires, seuls 828 candidats sont retenus. Le premier contingent quitte Versailles pour rejoindre en train le Truppenübungsplätz Süd de Deba en Pologne. Ils forment le I Bataillon (capitaine Leclercq) . Le 20 septembre, un second contingent arrive pour former le II Bataillon (chef de bataillon Girardeau). Le 5 octobre, prestation de serment à Hitler. L’unité devient officiellement le  (frz) 638. Infanterie-Regiment.
ORGANIGRAMME LVF
Chef de corps : colonel Roger Labonne
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Chef d'état-major : commandant de Planard
Compagnie d'état-major régimentaire : capitaine Tixier, puis capitaine Poisson.

I Bataillon : capitaine Leclercq, puis chef de bataillon de Planard.
I/ (lieutenant Genest) ;
2/ (lieutenant Dupont),
3/ (lieutenant Douillet)
4/ (lieutenant Tenaille) Kompagnie.
II Bataillon : chef de bataillon Girardeau,
5/, 6/, 7/ et 8/ Kompagnie.
13 Kompagnie (canons d'infanterie) du capitaine Zègre                                
14e Kompagnie (antichar) du capitaine Bouyol.
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Le 28 octobre, départ pour le front. Le régiment est aux dépendances de la 7. Infanterie-Division du Generalleutnant von Gablenz du VII. Armee Korps (General der Infanterie Wilhelm Fahrmbache). Le 6 novembre, une première colonne quitte Smolensk pour rejoindre à pied le front situé à deux cents km par l’autoroute Minsk-Moscou.
Le 1er décembre, le I Bataillon connait le baptême du feu à Djukowo à70 km de Moscou alors que le II Bataillon n’est pas encore en ligne. Sous un froid terrible, sans équipement hivernal, il affronte la 32e division sibérienne. Le 6 décembre, un obus de 152 tue les lieutenants Dupont et Tenaille. Le I bataillon est relevé le jour-même. Les pertes sont lourdes, une cinquantaine de tués, cent vingt blessés une centaine de malades et deux cents hommes atteints d’engelures. Le II Bataillon est en ligne le 3 décembre et est  relevé le 8 décembre. Le III Bataillon, en cours de constitution n’a pas pris part aux combats.
Dix volontaires seront décorés de l’EK I.

Bonjour,

Ca parait dingue en parlant du régime nazie qui se foutait bien de toutes les lois mais l’enrôlement de volontaires étrangers leur posait un problème législatif important en cas de capture sur le sol de leurs pays respectifs. En effet, sous l'uniforme ennemi ils étaient voués au poteau d'office, ce qui fut le cas de membres de la division Charlemagne capturés par la 2e DB.
De ce fait ces troupes combattaient souvent le plus loin possible de leurs pays.

Comment est-on passé de la LVF à la Charlemagne ?

Je t'écris de tête. Je crois que tous les volontaires étrangers durant l'été devaient passer sous la coupe de la SS comme les autres légions flamandes, norvégienne ou wallonne. C'est ainsi que durant l'automne 1944, la LVF a été dissoute et ses éléments devaient intégrer la W-SS et cohabiter avec les volontaires de la Franzosische Sturmbrigade pour créer la division Charlemagne.

Merci pour les explications.
J'ai lu pas mal de livres sur la motivation des engagés dans la SS.
Pour les Français c'étaient surtout pour effacer l'affront de la victoire rapide sur les soldats Français en 1940.
La paradoxe....
D'autres par aventures et certains par convictions politiques

Gustite a écrit:

Pour les Français c'étaient surtout pour effacer l'affront de la victoire rapide sur les soldats Français en 1940

A mon avis ils ont dû raconter çà un 1° avril.

Mais ce n'est pas le seul poisson que je relève, par ex. ces partis qui glissent dans leurs enseignes les mots "populaire, collectiviste, social, révolutionnaire" et qui envoient des gens se battre contre le communisme qui par essence est révolutionnaire, collectiviste, populaire et social ... mais bon, peut-être que j'ai raté un épisode dans le grand jeu politique.

Quoique les vrais membres du Front National ont mis plus de 40 ans à interdire à la famille Le Pen de porter cet emblème ... Pouquoi ? ... parce que le Front National d'origine est communiste et c'est ce même Front National qui a produit le FTP (Francs Tireurs et Partisans) pendant la guerre.

Re,

La lutte contre le ''bolchevisme'', leitmotiv tant ressassé, expliquant l'attaque de l'URSS fut sans doute l'une des motivations.
Si en Allemagne on avait peur du communisme, en France il en allait de même.
D'autres motivations et pas des moindres furent bien plus triviales et pécuniaires et les conditions ''d'embauche'' étaient plutôt juteuses.
J'ai d'ailleurs un tract sur lequel je vais tenter de remettre la main et qui fait état des rémunérations.
Enfin et ne l'oublions pas, l'antisémitisme en Europe, notamment en France pouvait être une motivation se rajoutant aux deux autres.

Re,

Voici le tract en question.
A titre de comparaison un employé touchait je crois 1000 francs par mois et j'imagine qu'un ouvrier touchait moins et qu'un manœuvre encore bien moins.
Voici une grille mais j'avais trouvé quelque chose de plus précis encore:  http://www.numdam.org/article/JSFS_1945__86__172_0.pdf

Merci

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La solde était effectivement très alléchante

Le coté pécuniaire m'avais franchement échappé!
Moi qui pensais qu'ils étaient des fervent défenseurs de la race arienne....

Gustite a écrit:

Le coté pécuniaire m'avais franchement échappé!
Moi qui pensais qu'ils étaient des fervent défenseurs de la race arienne....

Salut,

Il a sans aucun doute existé de véritables convaincus qui partaient en croisade contre le communisme et/ou contre les juifs.
Pour la grande masse je pense, sans jamais m'y être intéressé de près, que c'est un peu comme le cancer, multifactoriel: une dose d'antisémitisme, un soupçon d'anticommunisme, une pincée de déception de la conduite de la guerre par la France, une rasade d'intérêt pécuniaire, un nuage de rancœurs personnelles, deux doigts d'ambition et de soif de pouvoir, voici une recette pour transformer un Français moyen de l'époque en membre de la LVF.

N'oublions pas que l'on estime à seulement +/- 3% les Français qui ont collaboré activement et ceux qui ont résisté activement.
L' immense majorité s'occupant pour les uns de survivre avec moins de 1000 calories par jour, les autres préférant regarder ailleurs, certains un préférant faire des petits trafics, d'autres lorgnant sur la machine à coudre des voisins de palier juifs qu'une simple lettre anonyme suffirait sans doute à obtenir...

L'un des nombreux bouquins de ma bibliothèque que je n'ai pas lus est quarante millions de Pétainistes de Henri Lamouroux qui permet sans doute d’appréhender un peu l'état d'esprit du plus grand nombre à cette époque.

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Au fait, merci Alex, c'est un sujet intéressant.

Re,

Nos voisins Belges ont eu quelque chose s'en rapprochant avec le mouvement rexiste de Léon Degrelle qui a fourni la egioen Vlaanderen et la Légion Wallonie.
Je ne sais pas pour les autres pays occupés mais j'imagine qu'il y en avait d'autres.